Résoudre les problèmes systémiques
Pourquoi nous existons
Le Collectif Repenser les Filières se donne pour mission de comprendre et dénoncer les causes systémiques qui permettent aux entreprises multinationales d’enfreindre fréquemment les lois nationales et les normes internationales protégeant les droits humains, le droit du travail et de l'environnement, et ce en toute impunité.
Une économie alimentée par l'investissement visant à la croissance effrénée des marchés financiers, n'est ni durable ni résiliente et ne peut servir de modèle de développement.Les filières de production sont devenues le mécanisme dominant d'investissement international et du commerce international, pourtant elles sont marquées par des déséquilibres de pouvoir au détriment des travailleur.ses et des petit.es producteur.trices. Ces inégalités de pouvoir font émerger trois phénomènes qui mettent en danger la pérennité du système général : une majorité de travailleur.ses précaires recevant des salaires insuffisants pour subvenir à leurs besoins vitaux (notamment les travailleur.ses informel.les et migrant.es) ; une concentration des ressources naturelles et foncières entre les mains de quelques entreprises multinationales et dont les communautés locales se trouvent dépossédées ; et la dégradation et la destruction d’écosystèmes vitaux.
Dans ce contexte de domination, les femmes qui portent la charge de prendre soin, d’élever et d’éduquer leurs familles et leur communauté, à travers les tâches domestiques et reproductives non rémunérées, sont considérées comme des citoyennes « non-rentables ». Quand elles se trouvent dans le marché du travail, elles sont régulièrement victimes de harcèlement et de violence. D'autres groupes marginalisés, tels que les communautés autochtones, les minorités ethniques, les personnes LGBTQ+, les personnes âgées, les personnes migrantes et les personnes handicapées, sont souvent exclu.es de ce système économique discriminant.
La prédominance d’une politique économique néolibérale depuis les années 1970 a permis la consolidation du pouvoir des entreprises multinationales au détriment des institutions politiques.Les accords de libre-échange et la concurrence exacerbent l'érosion de la protection sociale et la capacité des pouvoirs publics à défendre les biens communs et l’intérêt général. Les mécanismes de règlement des différends entre investisseurs et États (tribunaux d’arbitrage en anglais ISDS) créent un système de justice parallèle intégré aux accords de libre-échange. Ce système judiciaire inégalitaire affaiblit considérablement les processus démocratiques en permettant aux entreprises de poursuivre des États pour remettre en cause des législations promulguées démocratiquement qui pourraient impacter leurs bénéfices actuels ou futurs.
Les syndicalistes, les militant.es et les journalistes qui défendent les droits des travailleur.ses, des communautés et des groupes marginalisé.es sont de plus en plus souvent victimes de la censure, de la répression et de la violence organisées par les gouvernements ou les entreprises privées.